La lune était ponctuelle et inattendue. Elle était là, en
virgule de l’horloge de la gare, en rictus insolent du temps, en clandestine
sournoise, en œil de vautour, déguisée en croissant, sa plus séduisante parure.
Elle était aussi ponctuelle que le train qui arrivait en gare avec le Marin,
comme dans un film au ralenti. C’était comme si la lune avait voulu assister
aux retrouvailles, espionner nos épousailles et nous rappeler à son souvenir en
tapant du pied. Elle nous suivit d’ailleurs tout le long de la route du retour
en voiture, tu sais la vieille Simca, celle de toutes les corridas.
Plus on parlait de toi, plus elle semblait reprendre du poil
de la bête. D’ailleurs quand nous arrivions à la maison, elle était carrément
rousse. Le Marin m’a dit que tu m’aimais.
J. J.
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